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 Notes de bord : Esther la musaraigne.

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AuteurMessage
Esther la musaraigne
Un poing c'est tout.
Esther la musaraigne


Féminin Nombre de messages : 411
Age : 36
Port D'attache : Ô Lecteur, ton coeur est mon port d'attache.
Navire : Demandez a l'armateur, c'est lui qui tiens les comptes.
Boisson : Jus de canneberge.
Date d'inscription : 29/11/2006

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MessageSujet: Notes de bord : Esther la musaraigne.   Notes de bord : Esther la musaraigne. Icon_minitimeJeu 16 Avr - 13:49

16 avril 1609
Notes de bord.



Le vent du large me fouette le visage.
Il s'engouffre par le hublot ouvert de mes quartiers d'ou il tente de ressortir dans un sifflement sourd.
De fines goutteletes d'un pluie froide choient sur mon bras gauche et sur ce morceau de papier que j'écris.
Sa fibre épaisse se gonfle sous l'eau, je n'en ai que faire, le papier sechera et ce contact avec l'eau froide m'est tres cher.
J'apprécie le moment de calme et de sérénité.
C'est une matinée de printemps dans la baie des pirates.
Depuis des jours la tempête fait rage, a bord nous avons arreté de compter.

Les hommes ont un moral de fer malgré la pluie et le roulis, L'Erato tiens la mer comme pas un et ils sont heureux d'avoir enfin un port d'attache ; De pouvoir, a guise, mettre le pied a terre une fois de temps a autres.

C'est un luxe qu'ils n'avaient pas eu depuis longtemps.
Depuis l'escale au repaire du manchot farceur.

Certains de mes hommes ont même construit de petites huttes sur la plage de coro, question de pouvoir dire qu'ils possedent quelque chose bien a eux, ormis leur part du pactole sur l'Erato.
Et encore, nous ne sommes pas tres riches, la pluspart me suivent encore parce qu'ils mangent a leur faim et qu'ils n'ont a répondre que de mon autorité et de celle de leur libre arbitre.
Deux forces qui leur veulent du bien.

Je ne suis pas certaine que tous me suivront lors de notre prochaine errance.
Je sens qu'ils s'attachent a ces environs charmeurs libérés du joug nationaliste.
Beaucoup de leurs compagnons ont expié face aux frères de la côte.
Pour la pluspart des fils de coro et de maracaibo, ils écoutent avidemment les récits des quelques hommes émechés qui vivent encore pour relater nos exploits entre vera cruz et la baie des pirates.
Sur leur visage se dessine des reves de grandeur et de liberté.
Dans leurs narines se profilent des odeurs de vinasse, de pisse, de chair brulée et de poudre a canon.
les commissures de leurs levres rieuses et vinifiées rayonnent des futurs resplendissant mais se crispent de crainte et d'appréhension aux paroles les plus sombres des histoires de mes hommes.

Ils sont jeunes et appelent l'aventure.
Sans pourtant vraiment savoir ce qu'elle amène comme lot de joie et de peines.
Leur consolation est de n'avoir aucun regret.

Nous ne parlons jamais de nos morts.
Les morts n'ont pas de nom a mon bord.
Ils ont un status intouchable, quand on parle d'eux, c'est a la troisième personne et au pluriel.
"Ils" ont pris la mer comme vous, en quete d'aventure. Sans eux, notre temps serais révolu depuis belle lurette.
Notre rocher grugé par les vagues.
Leur sang et leur sueur ont profondemment impregné les planches de mes navires perdus au combat.
Ce bois, teinté d'histoire, fût notre plus grande perte a chaque fois que nous coulions a pic.
Il était le gage du dur labeur d'hommes foncièrement bons.
Leurs âmes nous suivent, plus nombreuses que l'équipage lui même.
Elles nous escortent et nous gardent.

Je me plais a croire que lorsque le brouillard se lève, ce sont nos amis des temps passés qui se resserent sur nous, pour nous rapeller leur présence et leur soutient.
Soutient dont nous avons grand besoin, quand les temps sont durs.
Présence qui nous réconforte, quand on as perdu un être cher.
Brouillard qui protège et enveloppe.
Comme la douce poitrine d'une mère inconnue que la moitié de nos perdus réclament a leur dernier souffle.

Je n'ai jamais connu mes parents, je me demande parfois qui je réclamerai sur mon lit de mort.
Peut-être ce brouillard auquel a mon tour je me fonderai.
Peut-être Troelsen.
Peut-être rien ni personne.

J'ai ordonné une grande pêche aujourd'hui.
Nous n'avons pas assez de lignes pour tout le monde.
Achetées a maracaibo, elles nous permettent une fréquente source de nourriture fraiche en plus d'un formidable divertissement pour les hommes.
La moitié des hommes s'expose au vent et a la pluie pour ramener quelques poissons mais ne s'en plaignent pas.
Les autres jouent a la scopa en calle, misent leur maigre part de butin... Ou leur part d'un maigre butin.
Peut importe, le résultat est le même.

Ce soir nous célebrons une victoire,
Nous célebrons la fin de la présence loyaliste dans la baie.
Le début d'une nouvelle ère.
Les eaux sont vachement poissoneuses, j'entends des exclamation sur le pont depuis deux heures.
Je préssent de sacrées célébrations.
Dans la joie, la pitance et la boisson.
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Notes de bord : Esther la musaraigne.
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