Et la tempête se leva ...

Le pavillon noir claquait sous les rafales de vent. Les hommes sur le pont crachaient des ordres, criaient à l'unisson en tirant les voiles. Vanertal aboyait les consignes les une aprés les autres.
The Cursed Fate fendait la mer, perçait les vagues toutes voiles dehors tirant dangereusement sur son bord gauche. Les nuages couvraient le soleil, la pluie arrivait ...

Bordel de Dieu ! Manquait plus qu'ça ! cria Arland

Des voiles ... Une marée de voiles ! Alors qu'il bravait la tempête pour rejoindre Vera Cruz, Arland devait se résigner à un dur voyage. Dur ? Il se prit en train de rire comme un dément. Il etait Piastreux ! Qu'est ce qui pouvait être facile ?
Il descendit sur le pont avec ses hommes en hurlant les instructions pour se faire entendre. Foutu tempête ! Une vague passa le baltingage et renversa plusieurs hommes. Décidement il tirait trop sur son bord ! Il fallait réduir l'allure sinon ils allaient y passer ...

Ramenez les voiles ! Putain mais dépéchez vous bande de larves ! Magaba demande à cette foutu vigie quels sont les pavillons des épaves devant nous !

Il fallait se dépecher ... Cette foutu nina avait bien manoeuvré ! Tout en faisant parler d'elle, elle se dirigeait vers Vera Cruz ... La chasse aux pyrates ? Tu parles !
Vanertal rentra dans sa cabine. Il s'était emporté en recevant le message de Bram. Il fallait se calmer. Un navire en miette ne servirait à rien. Il se servit un verre de Rhum qu'il renversa à cause de la forte houle. Bordel ! Je vais t'en foutre moi des boulets salope ! Il remonta sur le pont et se dirigea vers la proue de son navire. Des nuages noirs, des pavillons indéterminés, la pluie, l'obscurité ... La partie s'annonçait sérrée !

La navigation fut rude ... mais moins mouvementé que prévu. The Cursed Fate fit route au coté de Mano et traversa la tempête en évitant les dégàts. C'etait inespéré ! Vera Cruz était déjà en vue, La vigie reconnaissait les pavillons des frangins Mc Sko' au large du port. Tous ces pavillons ? Mercenaires ... Casa ... Un rictus se situant entre la haine et une joie démente se peignit sur le visage du Maudit. Les Mercenaires ... Trop longtemps qu'il attendait se moment.

"Tous les hommes sur le pont ! Branle bas de combat ! Remuez vous bande d'ivrogne ! "

Arland se rappelait des paroles de la nina, de ses provocations ... Il se souvenait de la joie des habitants de Vera Cruz quand la cité fut libérée ... Il voyait les drapeaux espagnols flottés devant elle.
S'en etait trop ! Il ne pouvait supporter plus longtemps ce fleau jaunatre. Ce rammassi de cafards ! Il fallait les éliminer. Les prochains jours seront leur dernier ...

Ils avaient pris le large... ces chiens ibériques bouffeurs de crabe salé. Ces bouches a merde et a paella qui refoulent salement meme a 10 pieds. Ces laches.
Et on allais sur'ment pas poursuivre... qu'ils bougent les chiens, qu'ils quittent le secteur ; Pour nous, c'est une grande victoire.
Blacktooth hurle dans la tempete :

BIEN JOUÉ LES GARS !

puis a l'attention de ses marins

"EH LES ENCLUMES, VOUS M'RÉDUISEZ CETTE VOILURE QU'ON PARTAGE UN VERRE ET QU'VOUS OBTENIEZ VOTRE PRIME DE COMBAT ?"

La pluie s'etait arrêté pour laissé place à un chaud vent du sud mais chargé d'humidité. toutes voiles dehors, le Cursed Fate avançait bon train ... Arland n'en pouvait plus ! Ces voiles qu'il n'arrivait pas à rattrapper ! Il savait que bien d'autre pyrate était dans son sillage à commencer par El Hermano et sa tartane qui allait le dépasser. Ridely n'etait pas loin non plus. Il ne savait pas trop ou etait la Debbi mais peut être etait ce son pavillon au loin ?
Les épaves des mercenaires n'allait pas lui échappé longtemps...

Walther ! Faut qu'on les rattrappe non d'une pute éffarouchée ! Il ont viré à l'Est les chiens ! Ils tentent de retourner à Campêche ou quoi ? Sortez plus de toiles !

Le navire commençait déjà à atteindre sa limite, le vent forçant et les creux de plus en plus gros n'allaient pas tarder à abimer le navire à une telle allure. Mais il était hors de question que la nina s'echappe. C'etait impossible. Il ne pouvait pas la laisser s'échapper à si bon compte.


Il faut profiter un maximum du vent arriere ! Aprés on tirera un bord et notre allure chutera ... Cria-t-il à son bosco Alors elles viennent ces voiles ?!

L'équipage avait soif de combats, et avait une certaine haine envers les iberiques ... il n'empeche. Arland était obsédé par les fuyards ... obsédé au point qu'il les aurait suivit jusqu'en enfer s'il le fallait !
Le vent reprit de plus belle. Le ciel s'assombrissait de plus en plus. Arland avait l'impression que la déferlente noir allait s'écraser sur les pavillons jaunes. Les nuages qui couvrent le soleil. L'obscurité... Son domaine.

Foutrepute ! Les temps étaient durs. Si l’équipage du Cursed Fate était à bout, Arland lui était bien au delà.
Hermano, Elmafioso, Ridley, Sowell, … et puis maintenant Mc Sko’. Cette poursuite, qui fut une semi réussite, nous coûtait cher, trop cher à présent. Trop de galions avaient vu le fond, trop d’hommes avaient vu la mort sur le chemin du retour. Les frères de la côte nous étaient tombés dessus sans qu’on le remarque et ils étaient bien préparés les chiens !

Arland s’en voulait. Tout d’abord Hermano. Il avait sacrifié ses hommes et sa tartane pour lui permettre d’aborder la Nina. A présent, Skorley sacrifiait son galion pour freiner tous nos poursuivants et lui permettre de s’en sortir.

Finalement, un capitaine seul sur ces mers, n’est rien d’autre qu’une proie avec laquelle on s’amuse. Il devait à ces compagnons sa survie, et celle de son navire. Une dette de vie en somme. Sa malédiction s’enrayait elle grâce aux Piastreux ?

Il se mit à la proue du Cursed Fate et regarda Vera Cruz qui apparaissait à l’horizon.
Cette foutu ville leur avait coûté beaucoup, mais elle resterait libre. Foi de Piastreux, plutôt mourir que de la voir aux mains des nationalistes de nouveau !

Il entra dans sa cabine puis, harassé par la fatigue, s’écroula dans un sommeil sans rêve. Juste réparateur. Voila maintenant plus de 48h qu’il n’avait pas dormi …