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 Tampa.

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Vankoekenbeek
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Vankoekenbeek


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MessageSujet: Tampa.   Tampa. Icon_minitimeSam 13 Déc - 0:03

Tampa

Je suis sûr que vous avez déjà tous au moins une fois entendu parler des légendes et des contes à propos des expéditions de Cortès et de son trésor: l'or maudit des aztèques. C'est le genre de choses qu'on apprend assez vite aux détours des tavernes et des ivrognes et vieux briscards qui les peuplent. Cependant, laissez-moi vous racontez une autre histoire...

En hiver 1526, le roi Charles V accorda un an et toute latitude, à un certain Panfilo de Narvaez pour partir vers le nouveau monde et planter les jalons de la domination espagnole sur les côtes de la Floride. Après avoir réunit des fonds, des hommes et des navires, Narvaez, futur gouverneur de la Floride espagnole, prend le large en juin de l'année 1527. Mais, et heureusement, tout ne se passe pas comme les puissants le veulent. Ainsi, après une escale à Santo Domingo qui se solda par une désertion massive, de nombreuses pérégrinations qui l'emmenèrent jusqu'à Santiago de Cuba puis à La Habana et enfin vers la Floride, l'expédition Narvaez avait déjà perdu plusieurs navires, des vivres et des hommes en nombre et déjà essuyé un ouragan ainsi que plusieurs tempêtes.

En avril 1528, en remontant la côté vers le Nord, l'expédition fait halte dans une grande baie et découvre des villages indigènes, où Narvaez et ces hommes apprennent que l'endroit se nomme «Tampa » ou « Bâtons de feu » en rapport aux multiples orages s'y produisant en été. La nuit même de la rencontre entre les indigènes et les espagnols, les premiers désertent leur campement et disparaissent dans la nature, non sans avoir appris aux deuxièmes qu'il pourrait y avoir de l'or dans le territoire de la tribu Apalachee, plus au Nord.

Ni une, ni deux, aveuglé par l'or et ne voyant sans doute pas à quelle point, la baie, protégée des courants marins, est d'une grande richesse en poissons et autres faunes marines, Narvaez, fin stratège, partage son expédition entre une partie à terre et une autre en mer, afin de pouvoir transporter rapidement l'or. Les deux groupes étaient sensés se retrouver plus au Nord, mais de la troupe terrestre, ayant essuyé de nombreuses attaques indiennes après avoir brandi la bible et l'arquebuse, et des navires, ayant essuyé un second ouragan en cherchant pendant plus d'un an le reste de l'expédition, on ne put retrouver que cinq hommes. Sans doute purent-ils révéler l'existence de la baie, à présent totalement déserte, et permettre tout de même à la couronne d'Espagne d'y installer un petit comptoir, qu'ils nommèrent Tampa.

Le lieu porte toujours aussi bien son nom.

Les bâtons de feu zèbrent le ciel de la baie et y déchaînent les flots.
A la lueur de l'orage, il est probable qu'un des hommes de la garnison ait pu apercevoir l'ombre de voiles et de navires dans la baie. Sans doute a-t-il donné l'alerte à un supérieur et celui-ci après avoir balayé l'horizon à la longue vue sait déjà qu'il n'y a pas une once d'espoir pour que lui et ses hommes puissent résister à la flotte pirate. Hors de portée de la forteresse, les voiles ramenées, ils attendent et procèdent aux derniers préparatifs. Là, des chaloupes partent de l'écrasante présence d'un vaisseau deux ponts pour transporter des canons aux sabords qui en manqueraient. Ici, on affûte les haches et les sabres. Plus loin, on roule des tonneaux de poudre. Et là, derrière cette lumière, sans doute les capitaines sont-ils réunis autour de la bougie et du rhum pour mettre au point les derniers détails de l'attaque. En rangeant sa longue-vue le capitaine ne peut s'empêcher de frémir. Il mourra demain. Il mourra en défendant la couronne d'Espagne et les terres de son rey. Terres qu'il n'a pas vu depuis bien longtemps, lui qui partit de Sanlucar de Barrameda un 17 juin 1527.

Au petit matin, alors qu'il scrute encore la baie où les flots se déchaînent sous l'orage insatiable, dans la lueur du jour qui naît, une à une, les voiles de navires aux noirs étendards se gonflent et lentement, inexorablement, dans le tumulte des éléments, ils s'avancent...
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