Les Marechaux et les passagers du recif pyrate ?

Arland les pieds sur la table, sa chaise en equilibre précaire et un verre à la main dit à ses compagnons :

"Franchement c'est quoi ce bordel les gars ? Les Marechaux, que leur entrailles pourrissent au fond d'une mare de boue, veulent devenir pyrate ?
Je leur repond : CREVER bande de chienne !
Les passagers, la même chose ! Il y en a bien 2 ou 3 que j'apprecie dans le tas, mais franchement cette arrivée de marins d'eau douce, de petites fillettes en pleure, me fait gerber plus qu'autre chose !
C'est un coup dur porter à la pyraterie ! comme j'vous l'dit !"

Crow qui buvait là avec certains de ces seconds se tourna vers Arland :

"Au moins pour se donner bonne conscience ils nous laisseront libre accès à leurs ports et on sait tous les deux à quel point c'est utile quand on a vite besoin de se racheter un bateau sans pouvoir aligner des milliers de piastres. On s'occupera des dits ports et des faux pirates en leur temps, une fois que la vermine loyaliste aura été balayée. Eux, tant qu'ils joueront à se prendre pour des héros pirates, ne constitueront une menace ni pour nous ni pour nos idéaux parce que le peuple sait ce qu'ils ont fait par le passé et se méfie de leurs belles paroles
-la ferme chef on est là pour boire un coup, pas pour entendre un discours comme ceux dont tu nous abreuve à longueur de temps"

Crow regarda sa choppe de cette abominable mélange dans lequel le boiteux, gueulard et fouettard se noyaient depuis des années ; comment pouvaient-ils boirent un truc pareil ? Pour la ennième fois il porta le breuvage dans sa bouche et eu, une fois de plus, un haut-le-coeur et fronça les narines. Il reposa la choppe maudite sur le comptoir
et demanda un simple rhum à Mimile

Au moment où les habitués s’apprêtaient à répondre en chœur, une fois de plus, «Mais Mimile l’est pô là! d’où tu sors, toi?», un claquement sec se fit entendre, comme si on avait fait sauter un bouchon de champagne sous le bar. Sachant que jamais quiconque, pas même Arland Vanertal, n’aurait eu l’idée pour le moins saugrenue d’introduire à la Piastre Lisse un objet aussi inadapté (et sans doute dangereux) qu’une bouteille de champagne, Tremayne se pencha et découvrit, stupéfait, un Mimile recroquevillé derrière un tonneau, en position fœtale. Le sol autour était jonché de cadavres de bouteilles de pastis.


«NNNNNNNNNNNGN !»*



*tentative de transcription des borborygmes inarticulés que le tavernier émettait entre deux violents hoquets

"Nom de mille ..."

Le sang d'Arland ne fit qu'un tour. Il avait vécu la grande tempête, des mois de batailles contre des adversaires aussi dangereux qu'imprévisibles, mais que Mimile soit toujours là ... il allait risquer vraiment très gros !

Alors qu'il se penchait au dessus du bar pour voir le petit homme qui tentait désespérément d'ouvrir un œil sans que les marteaux qui tapaient à l'intérieur de son crane le rendorme, il se ressassa des souvenirs.

Cette fois là ou ils avaient percé 4 tonneaux en l'honneur de Mimile ... Et ce moment là ou il avait trouvé son meilleur fut de Rhum ... ou encore la fois ou tous les piastreux avaient pillé les réserves afin de garder ce trésor "en sureté" !

Des sueurs froides coulaient le long de sa nuque. Il allait se réveiller. Et à ce moment là, la fin d’Arland Vanertal, l’homme qui avait pillé à lui seul la moitié de la taverne, serait inéluctable.

Mimile était encore inconscient. Les yeux d’Arland se posèrent sur son sabre, puis sur Mimile, puis de nouveau sur son sabre. Un petit rire sardonique et hystérique traversa doucement sa gorge avec un sourire dément sur les lèvres.
Eliminer le problème !

Crow le regardait sans comprendre, puis se tourna vers Mimile et lui dit :

"Alors t’es toujours là finalement ? Allez réveille toi !"

Arland Se figea. Mimile avait ouvert son œil ! Il était foutu …

En un quatorzième de seconde, Mimile était assis tout droit, les yeux grand ouverts. Il fixa quelques instants Arland d’un regard vitreux. Partie du front du pirate, une grosse goutte de sueur se fraya lentement un chemin le long de ses tempes. Mimile l’avait reconnu... Mimile réalisait... Mimile contractait son visage de façon hideuse, ouvrait son gueuloir, le grain allait être terrible...



«LA SALOOOOOOOOOOOPE!»


Avant même qu’il eût pu comprendre ce qui lui arrivait, Arland Vanertal tenait dans ses bras la masse sanglottante du tavernier et lui tapotait le dos tout en cherchant à distinguer quelque syllabe intelligible entre deux effluves anisées.





[HRP : C’est Mimile avec un seul L ! Si vous m’appelez Mimille, les gens risqueraient de me prendre pour une fille, ce serait la honte ]

L’arrivée de deux hommes à l’air étrange interrompit l’effusion, et c’est en se mouchant bruyamment dans son tablier que Mimile se dirigea vers eux.